Lettre ouverte à Laurent Mignon – Président du directoire du groupe BPCE

10 2021 Courrier MIGNON Groupe BPCE(1)(1)

Monsieur le Président,
Depuis que vous avez pris la Direction du groupe BPCE en 2018, les restructurations majeures se succèdent. Même si pour la Direction ces restructurations ont du sens, on peut constater que les salariés en sont les grands perdants. Pour un grand groupe bancaire français qui prône la responsabilité sociale et sociétale, nous ne pouvons que déplorer la divergence entre les mots et les actes.
Il y a eu le projet SMITH, correspondant au transfert des entités SEF et EUROTITRES, qui fut la première pièce de votre Monopoly financier. Il aura fallu la mobilisation des salariés, motivés à défendre leurs droits, avec un rassemblement devant le siège de BPCE, pour que vous daignez prendre en compte les demandes des salariés. Sans cette mobilisation, ils perdaient énormément d’acquis sociaux. C’est la preuve que la notion de dialogue sociale chez BPCE est loin de ce que la sémantique définit. Votre réponse est un geste mais en « groupe fermé », ce qui exclut les nouveaux entrants et provoque une différence de statut au sein d’une communauté de travail.
Ensuite, le projet Homère est arrivé. Il s’agit du regroupement de l’informatique Infogérance Technologie, au sein d’une même entité. Même si on peut imaginer la logique d’entreprise, encore une fois, ce sont les salariés qui ont payé le prix fort de ce projet stratégique. Ce sont leurs acquis sociaux, très structurant dans leur vie professionnelle comme personnelle, qui ont été bafoués. Cette régression sociale a provoqué pour certains, le passage de la convention AFB, Caisse d’Epargne et Banque Populaire à celle de la SYNTEC. Une régression sociale qui démontre encore une fois, le peu de considération que vous avez pour les salariés.
Maintenant c’est le déploiement des projets Hermès et Pléiades. Il s’agit encore de projets mythologiques… mais en version dramatique pour les salariés. Nous ne pensons pas que le nom du projet Hermès soit approprié car Zeus avait de la considération pour l’Humain.
Les négociations sont en cours et la FSPBA-CGT vous demande de prendre en considération les demandes suivantes :
• Ouvrir aux organisations syndicales, non représentatives au sein de la communauté BPCE mais représentatives dans les entités transférées, l’accès aux négociations, pour que tous les salariés soient représentés. La CGT, comme d’autres OS, ne doit pas être exclue des négociations.

Garantir aux salariés de BPCE Solutions Informatiques, ne travaillant que pour des entités relevant principalement de la convention AFB, de bénéficier de cette même convention, avec une application pleine et entière de tous les articles de ladite convention AFB.
• Basculer les salariés de BPCE IT, pour les mêmes raisons, sous la convention AFB, avec une adhésion pleine et entière à tous les articles de ladite convention AFB.
• Mettre en place une négociation loyale et responsable, avec pour objectif, l’intérêt de l’entreprise et surtout des salariés.
• Arrêter les délocalisations à Porto et favoriser le maintien et la création d’emplois de qualité dans l’Hexagone. N’oublions pas que BPCE a bénéficié d’aides de la part de l’Etat, donc des citoyens via leurs impôts.
Nous sommes disposés à une rencontre pour échanger sur ces points. En tout état de cause, nous ferons tout notre possible pour que les salariés concernés ne perdent aucun droit, puissent être justement représentés pour la défense de leur conquis sociaux, et gardent des perspectives d’espoir dans une grande entreprise française.

 

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